Le théâtre en Alsace est une très ancienne tradition, couramment pratiquée par les associations, comme moyen  de financement de leurs activités. Ainsi à Roeschwoog, plusieurs générations de comédiens amateurs du club de foot et de la chorale Sainte Cécile ont exprimé leur talent sur la scène alsacienne.

Les traces les plus anciennes dans les archives de la Chorale nous apprennent la représentation d’une pièce de théâtre pour acteurs masculins en 1925, il s’agit d’une pièce en un acte intitulée « d’r vin chaud », le spectacle a eu lieu dans la salle Dosser.

Peu d’informations nous restent sur le répertoire joué durant la première moitié du siècle dernier, une affiche de 1937 décrivant le programme d’un « Konzert Abend » au Restaurant ‘ZUR ROSE’ (ìn’s Bàsche) proposait plusieurs opérettes ou pièces en 1 acte, pour la plupart comiques. Toutefois l’activité a été interrompue par le second conflit mondial, le risque de dérapages lourds de conséquences était trop important. 

Ce n’est que le 24 janvier 1960 que les planches de la salle Schneider furent à nouveau foulées par des passionnés, sous l’impulsion décisive d’ Antoine Sutter, qui allait prendre les rennes de la chorale et de cette troupe de théâtre pour 4 décennies. 

La salle Schneider en travaux, c’est la salle Basch qui prend le relais, jusqu'à la construction de la Maison des Oeuvres et de la Culture en 1970, engagée par la toute jeune association éponyme, dont la chorale Ste Cécile et son président furent membres fondateurs.

En 1986, l’anniversaire du quart de siècle de la reprise des représentations rassembla la plupart des 110 acteurs passés jusqu’alors derrière le rideau, et se souvenant émus, qui du triomphe d’un soir, qui d’un trou de mémoire mémorable, qui d’un rôle d’amoureux sur scène qui finit la bague au doit…

Depuis 1998, Antoine Sutter a confié le flambeau théâtral à Hubert Bigot, passionné parmi d’autres, qu’il avait appelés un soir de 1978 sur scène pour un sketch pour enfants, et qui, nourris aux applaudissements d’un public enthousiaste, attirés et fascinés par cette magie du spectacle, n’ont plus jamais su s’en éloigner.

La Chorale est affiliée au Groupement de Théâtre du Rhin, qui fédère quelques 210 troupes, et tient à jour une bibliothèque de près de 3000 pièces en Alsacien.

Ce répertoire contemporain et toujours d’actualité a permis de passer des farces paysannes des débuts, à des vaudevilles au rythme époustouflant, des comédies policières au suspense intrigant. Certains rôles font souvent l’objet de véritables performances, et pour cause, 3 heures de scène interrompues par l’entracte nécessitent une passion et un investissement personnel démesurés de la part du comédien, et la présence et la précision des seconds rôles est essentielle. Coiffures et maquillages rapprochent les personnes des personnages et demandent le soutien professionnel. La mise en place des  décors souvent complexes mobilise une équipe de techniciens. Des projecteurs ont pris la place des néons aux lumières blafardes, et des effets sonores contribuent à la modernisation… 

C’est ainsi que l’aventure continue sans interruption: tous les hivers, bravant pluie, neige, verglas, un public fidèle et de plus en plus nombreux revient soutenir le travail inlassable de cette équipe toujours rajeunie et dynamique. Le vivier de jeunes acteurs est initié, formé et entretenu lors  de soirées 'Bùnter Owe' dans le cadre du ‘Friehjohr fer ùnseri Sproch’  ou des pièces pour enfants montées par Marie-Hélène Logel à l’occasion de la fête des seniors ou des repas paroissiaux. Une quarantaine de jeunes mineurs et majeurs répondent au casting et participent, enthousiastes, à la vie du Théâtre Alsacien, ou devrais-je dire la vie du Théâtre des Alsaciens, et, bien sur à la vitalité de notre langue. A suivre….  .cette saison avec un spectacle Kabaret, dédié à Antoine Sutter et Jean-Pierre Kocher qui en 2014 ont décroché un rôle au casting celeste…